Malgré une première victoire, les opposants au projet de loi de lutte contre le piratage « Stop Online Piracy Act » (SOPA) ne désarment pas et organisent, mercredi 18 janvier, un « blackout », une opération consistant appeler les sites à fermer durant une journée.
Déposé au mois d’octobre dernier à la Chambre des représentant, le très contesté projet de loi SOPA vise à renforcer la lutte contre le piratage en imposant des mesures drastiques. L’une des mesures les plus contestées prévoyait la possibilité pour les autorités américaines d’obliger les fournisseurs d’accès à tout simplement bloquer les sites accusés de violer les lois américaines.
Ces propositions avaient suscité un véritable tollé, chez les internautes mais également chez les grandes entreprises du web comme Facebook, Google, Twitter ou Paypal qui avaient mené une intense campagne de lobbying, menaçant notamment d’imposer un blackout au web américaine.
Une première victoire
Une mobilisation qui semble avoir porté ses fruits car, vendredi, Lamar Smith, l’élu républicain du Texas à l’origine du texte, annonçait le retrait de la disposition prévoyant le blocage des sites. Le lendemain, la Maison blanche publiait un communiqué laissant planer la menace d’un veto présidentiel si le SOPA venait à être adopté en l’état. Depuis, le vote du texte a été ajourné et le porte parole de la Chambre des représentants, John Boehner, a assuré qu’il ne serait remis à l’ordre du jour que lorsque partisans et opposants seraient parvenus à « un consensus ». Autant dire que la SOPA ne risque pas de refaire surface avant longtemps.
Malgré cette première victoire, les opposants ont décidé de maintenir la pression sur le législateur en participant à un « blackout » prévu pour ce mercredi 18 janvier. En effet, beaucoup soulignent que la SOPA n’a pour l’instant été que suspendue et demandent son retrait définitif. De plus, un autre texte aux mesures similaires, le « Protect IP Act » (PIPA) est actuellement en cours d’examen au Sénat. Ce texte suscite la même opposition que la SOPA et, sous la pression des internautes, plusieurs élus républicains ont déjà demandé sa suspension.
« Pipa est une menace vivante »
Comme le résume le fondateur de Wikipédia Jimmy Wales, qui a annoncé dans un tweet la participation de l’encyclopédie collaborative au blackout : « Oui, Pipa est une menace vivante. Mais Sopa est loin d’être morte –juste dormante le tant qu’ils la révisent ». Même analyse chez les Anonymous, pour qui « SOPA n’est pas morte, juste mise de côté pour le moment. Elle reviendra une fois le « bon » moment venu. »
Le blackout du mercredi 18 janvier aura donc bien lieu avec la participation de sites tels que, parmi les plus connus, Wikipedia, Reddit, Mozilla, Boing Boing et le Failblog. Autre opposant au texte, Google n’a pas encore pris position, tout comme Facebook qui a pourtant annoncé la tenue d’une conférence de presse pour mercredi, sans en préciser le sujet. Pourtant lui aussi opposé au SOPA, Twitter ne participera pas, comme l’a annoncé sur le réseau son pdg Dick Costolo qui estime que « fermer une entreprise globale en réaction à un simple problème de politique intérieure est idiot ».
Comment participer
Concrètement, les sites participant à ce blackout seront tout simplement fermés durant cette journée et afficheront le message suivant, accompagné d’une vidéo: « Ce site a été bloqué en protestation contre le SOPA (Stop Online Piracy Act) et le PIPA (Protect IP Act), deux lois qui permettront au gouvernement de censurer internet. Plus d’informations sur americancensorship.org ou dans la vidéo ci-dessous. Ce site reviendra à 8 pm ». Les sites souhaitant se joindre peuvent télécharger un plugin affichant ce message à l’adresse suivante http://wordpress.org/extend/plugins/simple-sopa-blackout/ et signaler leur action sur le site http://sopastrike.com/.
Pour les internautes, le site http://sopastrike.com/ propose de modifier votre avatar sur Twitter pour afficher votre opposition. Durant la journée, la mobilisation pourra être consulter sur le réseau social via les hashtags #sopastrike et #stopsopa.
SOURCE : Nouvel Obs